Parlons bien-être équin au quotidien

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Terme à la mode actuellement, il revient de plus en plus souvent dans les bouches des cavaliers et des propriétaires, et HEUREUSEMENT ! Il était temps, j’ai même envie de dire !

Les consciences s’éveillent et se réveillent à ce sujet. Les exigences des propriétaires tendent à faire changer lentement mais sûrement les choses. Et quelles choses !

Animal lourd d’un passif au service de l’Homme, notre considération pour le cheval (et les équidés) évolue, en prenant en compte davantage, sa sensibilité, sa douleur, ses émotions, son physique et son mental.

Equidés au pré ne montrant aucun signe de mal-être
Crédit photo : Patricia Ollagnier

Que signifie le Bien-être équin ?

Chaque personne à SA définition du bien-être équin, mais revenons à la définition du Larousse : « État agréable résultant de la satisfaction des besoins du corps et du calme de l’esprit. » et selon Le Robert : « Sensation agréable procurée par la satisfaction de besoins physiques, l’absence de soucis. ».

Un point commun dans ces 2 définitions, la « satisfaction des besoins physiques » et psychiques.

Si nous traduisons cela d’un point de vue de nos amis les équidés,  ce serait le résultat de la réponse à ses besoins fondamentaux naturels qui lui garantissent un confort physique et psychique. La fameuse règle des 3 F : FoodFriendsFreedom 🌿🐴🦄🆓
In french 🇫🇷 : de la nourriture à volonté, des copains, une liberté de mouvement.

👉 Petit aparté sur la définition du mieux-être, d’après Le Robert : « État plus heureux, amélioration du bien-être. » C’est donc un état supérieur au bien-être, qui vise à améliorer celui-ci.

La définition de la notion de bien-être chez le cheval peut être difficile en raison de l’anthropomorphisme qui lui est souvent associé.

Il y a de nombreuses définitions du bien-être équin qui existent. En 1979 l’organisme gouvernemental britannique le « Farm Animal Welfare Council », définit le bien-être équin sur la base de 5 libertés :

    • Absence de faim, de soif
    • Présence d’abris appropriés et maintien du confort
    • Absence de maladies et de blessures
    • Possibilité d’exprimer les comportements normaux de son espace
    • Absence de peur et d’anxiété

Depuis, le programme européen Welfare quality® a décliné ces notions en 12 critères plus explicites :

Protocole cheval bien-être - IFCE
Crédit : Protocole cheval bien-être de l'IFCE

En 2016, de grands organismes de la filière Cheval (la Fédération Nationale du Cheval, l’Association Vétérinaire Équine Française, la Fédération Française d’Équitation, France Galop, le Groupement Hippique National et Le Trot) se soucient du bien-être des chevaux et établissent ensemble une « Charte pour le bien-être équin ».

8 mesures sont signées et appropriées par les professionnels du cheval :

8 mesures - Charte du bien-être équin
Crédit : Fédération Nationale du Cheval

👉 Les détenteurs particuliers ne sont pas ciblés par la Charte, néanmoins tout détenteur non professionnel souhaitant s’approprier la démarche pourra (comme les professionnels), s’appuyer sur le « Guide des bonnes pratiques en application de la Charte pour le B.E.E (Bien-Être Equin).

L’anthropomorphisme et la méconnaissance des équidés sont de réels freins à une bonne prise en compte du bien-être animal. De nombreux cavaliers, propriétaires, professionnels agissent à tort pour le « bien » de leur cheval. 

Pour bien l’appréhender, il est nécessaire de connaître :

  • Les besoins alimentaires, sociaux, d’espace et de confort
  • Les signes de bonne santé
  • Les comportements liés aux états émotionnels positifs et négatifs

Pouvons-nous évaluer le bien-être de notre cheval ?

Il n’existe pour le moment pas de méthode reconnue pour l’évaluation de celui-ci en France.

Cependant, si nous nous basons sur les 12 critères du Welfare Quality®, nous pouvons individuellement nous interroger sur :

Alimentation

  • Est-ce que mon animal dispose d’eau propre à volonté ?
  • Quelle est la qualité et la quantité d’herbe disponible ? (à corréler avec les besoins et l’état corporel de l’animal)
  • Quelle est la proportion de fourrage dans la ration de mon animal ?
  • Quel est le mode et la fréquence de distribution des aliments céréaliers ?
  • Dans quelle qualité et quantité ? (à corréler avec les besoins et l’état corporel de l’animal)

Pour plus d’informations, consulter cet article : article à venir 

Photo cheval au pré - bottes de foin. Crédit : Wai Siew
Crédit : Wai Siew

Espace de vie

  • Mon équidé peut-il se mouvoir comme il le souhaite ?
  • Mon équidé dispose-t-il d’un abri ? (naturel ou artificiel)
  • Quelle est la qualité des sols sur lesquels il évolue ?
  • Quelle est l’ambiance du lieu de vie ? (luminosité, température, poussière, aération, humidité…)
  • Si celui-ci vit en box, quelle est sa surface et sa hauteur ? (prendre en considération la taille de l’animal)
  • La litière est-elle appropriée à ses besoins ? (propreté, allergies, maladies…)
  • L’agencement des écuries favorisent-ils les contacts sociaux, visuels et olfactifs ?

Pour plus d’informations, consulter cet article : article à venir

clint-patterson
Crédit photo : Clint Patterson (Unsplash)

Santé

  • Quel est l’état corporel de mon animal ? (maigre, normal, surpoids, obèse…)
  • Quel est l’état de sa dentition ? (pour rappel, il est fortement recommandé de consulter un dentiste équin au moins une fois par an, les dents du cheval poussant tout au long de sa vie)
  • Quel est l’état de son dos et de ses membres ? Présente-t-il des boiteries ? À quelle fréquence ? Des défenses lors du travail monté ou à pied ?
  • Mon cheval fait-il des coliques ou des ulcères gastriques ? À quelle fréquence ?
  • A-t-il des plaies ou blessures visibles ?
  • A-t-il des problèmes respiratoires ?

Pour plus d’informations, consulter cet article : article à venir

Présentation cheval au carré. Crédit Jacques Bopp
Crédit : Jacques Bopp

Comportement

  • Mon cheval a-t-il la possibilité de voir ses congénères ? De les toucher librement ? De les sentir ?
  • Peut-il vivre avec ses congénères ?
  • Est-ce que mon animal peut être libre de ses mouvements (marcher, trotter, galoper) sans être au travail ?
  • Peut-il éviter les autres congénères s’il y en ressent le besoin ?
  • Mon cheval présente-t-il des stéréotypies ou TICS ? (tic à l’air, à l’appui, à l’ours, à l’encensé, automutilation, lignophagie…)
  • Mon cheval montre-t-il une attitude figée ? Une posture anomale ?
  • Mon animal subit-il des stress ? (isolement, situations nouvelles, manipulations, débourrage, transport…)

Pour plus d’informations, consulter cet article : article à venir

Comment améliorer le bien-être des chevaux ?

Il est essentiel de faire l’état des lieux de la situation, d’avoir une approche globale et un esprit ouvert.

Prenez garde à l’anthropomorphisme !! Celui-ci ne sert pas la cause de votre poilu préféré.

Chaque paramètre pouvant être revu et amélioré contribue à augmenter le niveau de bien-être de son cheval.

Les conditions de vie sont un des paramètres les plus importants à étudier et à faire évoluer. Bien qu’il ne soit pas facile de trouver la pension idéale, en prenant en compte les paramètres et obligations humaines et équines, il peut être intéressant d’augmenter les stimulations sociales et sensorielles, ajouter ou enrichir une ration de fourrage, son mode de distribution, se faire accompagner par un professionnel sur l’établissement de la ration céréalière et la complémentation vitaminique et minérale…

Cheval dans un parc. Crédit : Philip Strueven
Crédit : Philip Strueven

Vous pouvez trouver et réserver votre professionnel de confiance sur www.hups-sport.com

Le réseau du bien-être équin

S’interroger profondément sur des pratiques qui s’emploient et se transmettent depuis bien longtemps, sans se questionner sur leurs bien-fondés vis à vis de notre équidé (par exemple, le sevrage ou le débourrage, événements qui concernent la quasi-totalité des équidés et qui sont reconnus comme particulièrement stressants).

Je crois fermement qu’il est possible pour chaque propriétaire, détenteur d’équidé de trouver un compromis entre les contraintes humaines et le bien-être des équidés.

Des études scientifiques sont menées pour mettre en lumière l’impact de différentes pratiques d’élevage ou équestre, du matériel utilisé, des différents modes d’apprentissage. Souvent en anglais, je vous l’accorde, mais aujourd’hui nous avons de super outils de traduction pour nous aider à les comprendre.

Faites confiance à votre intuition.   Vous connaissez et ressentez votre animal mieux que personne ! Et il est votre meilleur professeur de vie !

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